Sommelière, journaliste, enseignante et animatrice, Michelle se distingue dans l’industrie du vin au canada d’un océan à l’autre. Entre Vancouver où elle préside le chapitre de la Colombie-Britannique de l’Association canadienne des sommeliers professionnels, enseigne le Wine & Spirit Education Trust (WSET), a fondé la compagnie House wine; et Montréal où elle enseigne à l’ITHQ, siège sur les comités et les jurys de plusieurs grandes compétitions et collabore activement avec Eat Magazine, Exquis magazine, Vitamin Daily, Wine Align et l’émission curieux Bégin à Télé-Québec.
Ce qui est peut-être moins connu, est qu’avant de débuter sa passion pour le vin, elle a débuté dans l’univers de la musique classique. C’est son talent de trompettiste qui l’a menée vers Vancouver pour finir ses études classiques. Outre son côté artistique, elle a développé son talent de communicatrice.
Quand avez-vous réalisé que le vin vous passionnait?
En 1999. Je venais de quitter mes études à l’université en trompette classique et j’étudiais en théâtre. La restauration m’aidait à arrondir les fins de mois. Lorsque j’arrivais de travailler, mon copain de l’époque me faisait remarquer que je parlais toujours de vin… Le Noël suivant, il m’a inscrit au cours de débutant du WSET. Et comme le disent si bien les Anglais: “the rest is history’’. J’ai changé de carrière. J’ai fait mon cours en sommellerie et ensuite mon diplôme du WSET. J’ai appliqué la même discipline qu’en musique classique et les portes se sont ouvertes pour moi.
Quel est votre événement viticole préféré?
L’IPNC. (www.ipnc.org) J’adore la combinaison de la camaraderie et du sérieux de l’évènement. Ça prend place sur le campus du Linfield College à McMinnville en Oregon. On célèbre le Pinot pendant trois jours. Le public, autant que les gens de l’industrie, ont la chance d’assister à des classes de maîtres de hauts calibres. Il y a aussi les dégustations al fresco. Le soir, c’est le partage. Les plus grands chefs de l’Oregon se réunissent pour cuisiner pour tout le monde (700-800 personnes). C’est dehors, la cuisine est impeccable; c’est magique. Tout le monde apporte des bouteilles de leur cellier pour partager avec leur table et les tables d’à côté. Un peu dans l’esprit de la Paulée. Petit truc si vous pensez vous y rendre: apportez de bonnes bouteilles (si possible de vieux millésimes) si vous voulez en échange goûter à de bons vins. On a la chance de côtoyer des producteurs du Pinot de partout dans le monde. On ne dort pas beaucoup, mais on a beaucoup d’énergie!!! C’est fantastique. J’y suis allée trois fois et j’espère y retourner pendant de nombreuses années.
Quels sont vos projets pour l’année à venir?
Il y a encore beaucoup de projets sur lesquels je travaille que je ne peux pas divulguer… Mais un qui me tient à cœur et que je peux commencer à annoncer, est une conférence sur l’impact des changements climatiques dans le monde viticole. J’ai réuni les plus grands experts dans le monde sur le sujet. Elle aura lieu à Montréal à l’automne. Détails et billets en vente à venir…
Quelle est la bouteille la plus remarquable que vous avez eu la chance de goûter?
Comme tu le sais, c’est difficile de répondre à une telle question pour plein de raisons. Qu’est-ce qui fait qu’une bouteille de vin est remarquable? Le vin, mais il faut aussi être en bonne compagnie…
Deux vins.
1-La Romanée 1975 du Domaine de la Romanée Conti. Le meilleur vin que j’ai bu dans ma vie? Non. J’ai bu de meilleurs millésimes de DRC. Mais assurément le plus mémorable. Je sortais de mon cours de sommellerie et le propriétaire, M. de Villaine et le chef de cave, Bernard Noblet, m’ont accueilli les bras ouverts au domaine. Déjà en partant, d’être acceptée pour une visite au domaine alors qu’on commence dans l’industrie, c’est grandiose. J’étais seule au rendez-vous. Après 4 heures de dégustation dans la cave on m’a servi plusieurs vins à l’aveugle, dont celui-ci. L’émotion débordait des verres. J’ai pleuré avant même de savoir que je dégustais mon année d’anniversaire…un moment grandiose pour plein de raisons. J’étais jeune. Je goûtais pour la première fois un vin du Domaine de la Romanée Conti, au domaine. Et c’était mon année d’anniversaire…
2-Dernièrement, j’ai eu la chance de boire Justino Henriques V.J.H. Verdelho Madère de 1934. Il reste très peu de bouteilles de ce vin dans le monde. Un ami l’avait dans sa cave lorsque je l’ai visité à Lisbonne, il y a quelques semaines. C’est touchant de goûter à tant d’histoire. Et je suis complètement amoureuse des grands madères depuis plusieurs années… Je salive encore juste à penser au vin!
Quelle destination oenotouristique est la plus intéressante à votre avis?
Impossible de choisir. Aussitôt que j’en nomme une, j’en laisse une autre de côté. Mais la Grèce fait partie de mon palmarès depuis plus de 23 ans…